
Le documentaire « la santé dans l’assiette », sorti le 16 octobre 2013 est la version française de « Forks over knives ». Il montre le lien entre notre alimentation actuelle, riche en produits d’origine animale et en produits fortement transformés et les problèmes de santé récurrents tels que le diabète et les maladies cardiovasculaires.
Le fil conducteur du film est les recherches faites par deux scientifiques :
- le Docteur Colin Campbell, professeur émérite en biochimie nutritionnelle, auteur du « Rapport Campbell » (la plus vaste étude internationale sur la nutrition),
- le Docteur Caldwell Esselstyn, chirurgien de renommée internationale.
Nous avons été voir ce film tout en sachant que le thème principal est la santé. En effet, le côté éthique de la consommation de produits animaux n’est pas du tout traité. De même, le côté environnemental est survolé. Cependant, contrairement à d’autres documentaires, il ne se limite pas à parler du végétarisme, il conseille le végétalisme : ici, les méfaits des produits laitiers sont aussi abordés.
Le documentaire est rythmé, on suit en parallèle les recherches des docteurs Campbell et Esselstyn. Leurs conclusions sont présentées avec des animations et des graphiques claires.
Le film aborde les différents points négatifs de notre alimentation, explique leurs conséquences et donne des pistes pour s’améliorer. On voit aussi des exemples concrets de personnes ayant appliqué ces conseils. Cela permet d’avoir un film fluide, sans longueurs ni temps morts.
De plus, même si le sujet est grave, le ton reste positif, pas culpabilisant. Il encourage à faire des efforts pour vivre mieux et plus longtemps, par exemple lorsqu’on nous présente des personnes malades qui vont mieux après avoir modifié leurs habitudes.
Dernier point positif sur la forme, à part quelques plans à propos de la chirurgie cardiovasculaire, il n’y a pas d’images choquantes.
Concernant le fond du propos, le film peut toucher tout le monde. Ils parlent de maladies qui affectent de plus en plus de personnes dans les pays dits développés : cancers, diabètes, maladies cardiovasculaires…
Un autre point rend les résultats valables pour le monde entier. Si une partie du documentaire concerne les États-Unis, pays où les fast-food font partie de la culture depuis des décennies, une autre partie montre la Chine où la malbouffe est nouvelle dans les habitudes alimentaires de la population. Ces deux exemples nous montrent bien que les conclusions, qui sont les mêmes dans les deux cas, peuvent être généralisées à tout pays ayant un mode de vie « occidental ».
Les résultats sont obtenus à partir d’expériences qui concernent de nombreux cas. Cette rigueur les rend valables d’un point de vue scientifique. Les conclusions sont donc difficilement réfutables car basées sur des faits scientifiques avérés et significatifs.
Enfin, ce film n’est pas uniquement scientifique. Il aborde aussi l’action des lobbies de l’agroalimentaire et comment nous sommes soumis à leurs pressions sur un sujet où nous pensons être libres de nos choix : ce que nous mettons dans nos assiettes. Il nous montre comment ces lobbies agissent pour leurs intérêts quitte à aller à l’encontre de la santé de la population.
Malgré tout, ce documentaire n’est pas parfait. Il fait l’impasse sur une autre problématique liant nourriture et santé : les effets des produits phytosanitaires et les avantages de la nourriture biologique.
On aurait pu attendre d’une adaptation française d’un documentaire américain qu’elle soit plus centrée sur la France, ou au moins, l’Europe. Ce côté sera corrigé dans la version en DVD par l’ajout d’un deuxième film faisant un parallèle entre l’Europe et les États-Unis.
En conclusion, nous dirons que ce film est intéressant et facile d’accès. Il aborde le végétalisme par le côté santé ce qui peut permettre de toucher des personnes qui ne sont pas convaincues par le besoin éthique de devenir végétalien.